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La mémémoire
22 mai 2019

Chômeur qui rit, chômeur qui pleure

Mardi dernier, je suis parti à Brest pour y suivre un colloque où, entre deux réunions, j'ai bavardé avec d'autres personnes. La conversation se passait très bien jusqu'à ce que quelqu'un embraye sur le thème du chômage, et que les idées reçues ne reparaissent. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à une telle scène, et voudrais revenir sur cette confusion que certains entretiennent savamment. Tout chômeur ne l'est pas de sa propre volonté, et ne le reste pas de son propre fait. Il est important d'après moi de faire la différence entre deux espèces de chômage : le chômage volontaire et le chômage involontaire. Dès lors que certaines personnes sont volontairement au chômage, elles montrent qu’elles préfèrent être sans emploi plutôt que de souscrire aux offres d’emploi existantes. Dans ce cas de figure, le coût du chômage (le revenu qu'on délaisse lorsqu'on ne travaille pas) est contrebalancé par l'intérêt associé au statut de chômeur. L’individu gagne ainsi des indemnités chômage. Par ailleurs, les individus peuvent toucher d'autres prestations complémentaires, comme l'APL. Mais le fait est que cette allocation n’est allouée que si le demandeur d'emploi a des revenus inférieurs à un certain plafond. De fait, certains préfèrent donc rejeter un boulot juste pour garder cette « manne ». D'autaant que le chômage comporte bien un autre avantage sérieux : la la part élevée de loisir. Certains chômeurs écartent les jobs potentiels car la liberté dont ils bénéficient supplante à leurs yeux l'argent complémentaire dont ils profiteraient avec un travail. Cela dit, à partir du moment où les personnes sont au chômage contre leur volonté, c'est une autre paire de manches. Dans ce second cas, des individus qui rêveraient de travailler sont dépossédés de ce droit à cause d'un trop grand nombre de demandeurs et d'une offre trop faible. Dans ce cas précis, le chômage détériore donc bien la condition de ces citoyens. Faire la différence entre chômage voulu et non voulu a de l'importance en ce sens qu'elle peut peser sur nos convictions, et notamment sur tout ce qui concerne l’attention à apporter à la question du chômage. Quand le chômage n'est pas la conséquence d'un choix, les citoyens sont bel et bien en souffrance, ce qui fait que les raisonnements plaidant pour une assistance s'imposent comme une évidence. Malheureusement, c'est précisément l'idée que je ne suis pas parvenu à exposer lors de ce colloque. Il faut parfois du temps pour trouver les mots. Suivez les infos pour ce team building d’un autre genre.

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